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Le Karma au-delà de l'adage : " on récolte ce que l'on sème”

Dernière mise à jour : 11 oct.

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Ce que signifie réellement le Karma


La plupart des gens connaissent le karma à travers l'adage : « on récolte ce que l'on sème ». Cela donne l'impression d'un tableau de bord cosmique : faites le bien, recevez le bien ; faites le mal, recevez le mal. Bien que séduisante, cette vision est limitée.

La philosophie traditionnelle indienne propose quelque chose de beaucoup plus pratique. Le karma n'est pas une punition ou une récompense venant de l'extérieur, c'est la loi de cause à effet dans le monde intérieur. Chaque pensée, parole et action laisse une trace sur l'esprit, influençant la manière dont nous pensons, ressentons et agissons à l'avenir.


Samskaras : Les traces sur l'esprit


Dans les termes classiques, chaque action crée une impression appelée samskara. Ces impressions sont façonnées par les émotions liées à l'action. Avec le temps, elles s'accumulent, formant des habitudes et des tendances qui guident nos futurs choix.

Ce n'est pas l'action seule qui crée le karma, mais le résidu émotionnel qui y est attaché. Même les expériences agréables laissent de subtiles traces, renforçant les désirs et les aversions.


Le Karma comme un cycle de cause à effet


Le karma se déploie comme un cycle répétitif : Action → Impression → Habitude → Action Future

Telles les ondulations d'un caillou jeté dans l'eau, chaque action se propage vers l'extérieur, façonnant notre monde intérieur. Et tout comme les ondulations se chevauchent, d'innombrables actions se produisent tout le temps, se tissant en une vaste toile de cause à effet.

Ce cycle explique pourquoi nous nous sentons parfois « piégés » dans des schémas : la colère donnant naissance à plus de colère, l'envie nourrissant plus d'envie, la gentillesse renforçant la gentillesse.


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Exemples quotidiens du Karma en action


  1. Une dispute houleuse Perdre son sang-froid avec quelqu'un peut sembler justifié sur le moment, mais la charge émotionnelle laisse une trace qui vous rend plus réactif à l'avenir.

  2. Un geste de gentillesse Aider un ami renforce la patience, la générosité et l'empathie, plantant les graines d'une action plus compatissante.

  3. Apprécier une gâteau Savourer un dessert crée du plaisir. Sans pleine conscience, cela peut nourrir l'avidité. Avec la pleine conscience, le même acte peut être apprécié légèrement, ne laissant aucune trace contraignante.


Dans chaque cas, le karma n'est pas un jugement cosmique. C'est simplement la cause et l'effet en mouvement.


Intention, Acceptation et Liberté


Des textes classiques comme la Bhagavad Gita nous rappellent que toutes les actions se lient pas. Ce qui importe, c'est l'attitude mentale qui les sous-tend. Les actions faites avec ego, désir et attachement créent de fortes impressions. Les actions désintéressées ou dévotionnelles portent moins de poids karmique.

Mais même les intentions pures peuvent créer des turbulences si nous résistons au résultat. Une action sincère pourrait quand même provoquer la colère ou la confusion chez les autres, et si nous ne pouvons l'accepter, cela laisse également une marque sur nous.

C'est là que l'acceptation, et finalement le lâcher-prise, deviennent la clé. L'intention peut réduire le poids karmique, mais l'acceptation le dissout. Lorsque nous agissons sincèrement, puis lâchons prise sur les résultats, les impressions perdent leur pouvoir de nous lier.


La science moderne fait écho au Karma


Les neurosciences et la psychologie font écho à cette ancienne vérité.

La neuroplasticité cérébrale montre que les pensées et les émotions répétées renforcent les voies neuronales : les neurones qui s'activent ensemble se connectent ensemble.

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) fonctionne en observant et en remodelant des schémas bien ancrés, tout comme la pleine conscience et la méditation réduisent l'emprise des samskaras.

Les thérapies basées sur l'acceptation montrent que résister aux émotions les intensifie, tandis qu'une conscience douce les aide à se dissoudre.

La science et la philosophie convergent : la cause et l'effet ne sont pas mystiques, c'est la manière naturelle dont l'esprit est façonné.


Façons pratiques de travailler avec le Karma


  1. Pleine conscience – Remarquez les émotions dès qu'elles surgissent sans agir par automatisme.

  2. Acceptation – Permettez aux expériences, même inconfortables, d'aller et venir sans s'y accrocher ni y résister.

  3. Lâcher-prise – Lorsque de vieux souvenirs refont surface, respirez profondément et relâchez la charge émotionnelle au lieu de la renforcer.

  4. Méditation – Cultivez le calme intérieur afin que les impressions se dissolvent naturellement et que l'esprit devienne moins réactif.

Ces pratiques simples interrompent le cycle, desserrant l'emprise des impressions et créant plus de liberté dans la vie quotidienne.


Le Karma comme chemin vers la liberté intérieure


Vu sous cet angle, le karma ne concerne pas la punition ou la récompense cosmique. Il s'agit de la façon dont chaque choix façonne l'esprit.

Avec une action inconsciente, nous nous retrouvons pris dans des ondulations infinies de réactivité. Avec intention et acceptation, nous commençons à vivre plus légèrement. Avec le temps, le lâcher-prise apporte la liberté la plus profonde : celle d'agir pleinement dans le monde sans y être lié.

Le karma n'est pas un destin écrit ailleurs, c'est l'histoire que vous écrivez dans votre propre esprit, moment après moment.


Mon parcours personnel


Il fut un temps où je croyais que le karma signifiait : « J'ai dû faire quelque chose pour mériter ça. » Face à des difficultés, comme lorsqu'un voisin créait le chaos autour de ma maison, je me lançais dans la réflexion « pourquoi moi ? », ce qui ne faisait qu'aggraver ma souffrance.

Plus tard, j'ai réalisé : ce n'était pas une punition. C'était la cause et l'effet en jeu. La véritable clé était l'acceptation. Au lieu de « pauvre de moi », la question est devenue : « Comment puis-je accepter et répondre à ce défi avec sagesse ? »

Ce changement, passant du blâme à l'acceptation, a transformé ma compréhension du karma. Et c'est cet équilibre entre intention et acceptation que je partage maintenant avec les autres.


Réflexion finale


Le karma n'est pas quelque chose de distant ou d'abstrait, il est vivant à chaque instant. Chaque pensée, parole et action plante une graine dans l'esprit. Que ces graines nous lient ou nous libèrent dépend moins de ce que nous faisons, et plus de la façon dont nous nous rapportons aux résultats.

En agissant avec sincérité, en relâchant le résultat et en pratiquant l'acceptation, nous commençons à vivre avec plus de légèreté. Le karma devient alors non pas un fardeau à porter, mais un enseignant nous guidant vers la liberté.


Lectures complémentaires



Sources orientales et spirituelles


  • Bhagavad Gita, Chapitre 4, verset 18.

  • Isa Upanishad, verset 2.

  • Singer, M. A. (2007). The Untethered Soul: The Journey Beyond Yourself. New Harbinger Publications. (L'âme délivrée : Le voyage au-delà de soi)

  • Ruiz, D. M. (1997). The Four Agreements: A Practical Guide to Personal Freedom. Amber-Allen Publishing. (Les Quatre Accords Toltèques : La voie de la liberté personnelle)


Sources occidentales et scientifiques


  • Hayes, S. C., et al. (2006). Acceptance and Commitment Therapy (ACT) outcomes.

  • Tang, Y.-Y., et al. (2015). Meditation and the brain. Nature Reviews Neuroscience.

  • Wood, W. (2019). Good Habits, Bad Habits: The Science of Making Positive Changes That Stick. Farrar, Straus and Giroux.

  • Goldstein, J. (2003). Mindfulness: A Practical Guide to Awakening. Sounds True.

 
 
 

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